Chagrins d'amour, rupture amoureuse, enfants, ados, adultes...et la Sophrologie

Qui n'a jamais vécu un chagrin d'amour ou une rupture amoureuse ?

Même si dans l'enfance on parle plus de jeux avec la découverte de la parade amoureuse (il fait le pitre, elle rit, il fuit, elle le poursuit, elle fait semblant de l'ignorer, il s'inquiète...), l'attachement entre 2 enfants peut être fort (il/elle lui a promis de se marier quand ils seront grands et il/elle ne le veut plus) , la tristesse ou la préoccupation de votre enfant n'est pas à ignorer. Si après en avoir parlé avec lui votre enfant reste triste, ne veut plus sortir pour jouer avec ses copains, mange peu, vous devez l'emmener consulter un psychologue et/ou un sophrologue.

Une mauvaise expérience amoureuse à l'adolescence peut avoir de graves conséquences émotionnelles, sentimentales . Comme pour les adultes, la séparation peut s'accompagner de violences physiques et/ou verbales, de sentiments de culpabilité, de rancoeur, de colère, et/ou générer un état dépressif, anxieux...S'il est normal pour certains individus de passer par ces différentes phases, ces états ne doivent pas perdurer.

En prenant l'exemple de 4 patients (Léo 6 ans, Lucas 11 ans, Mathilde 17 ans, Marion 47 ans) , je peux vous expliquer comment la sophrologie peut aider à surmonter cette épreuve difficile à tout âge !

Les cas suivants correspondent à des patients que j'ai accompagné et aidé à retrouver un apaisement et un calme intérieur auquel ils aspiraient. Leurs prénoms ont été modifiés.

Léo a 6 ans. Il est habituellement gai, plein de vie, a des copains à l'école et dans son quartier, et joue souvent dehors. Il débute une initiation au tennis qui'il adore. Il se sent bien à l'école et aime apprendre. Depuis quelques semaines il mange peu, dort mal, se réveille souvent la nuit angoissé. Il se sent triste, ne veut plus sortir jouer avec ses amis de quartier . Sa maîtresse a remarqué son changement de comportement à l'école et son repli sur lui même.

Son amoureuse ne veut plus se marier avec lui plus tard et se désintéresse de lui. Elle l'ignore dans la cour de récréation et préfère jouer avec d'autres amis. Certains en profitent pour se moquer de lui , il se sent très triste et ne sait pas quoi faire.

L'enfant répond systématiquement à la question "que se passe t-il si on ne respire plus?" ... "ben on meurt !". Il lui est alors facile de prendre conscience de sa respiration et intègre rapidement la détente que ça lui apporte. Nous avons travaillé des exercices ludiques de relaxation suivis en alternance de la lecture d'un conte que j'ai écris pour lui ou de visualisations positives avec des objets et des êtres aimés.

Contrairement à l'adulte, l'enfant est immédiatement dans le "ici et maintenant" sans questionnement, sans jugement, sans a priori. 10 séances ludiques à raison d'une par semaine ont suffi à redonner confiance à Léo. Il a retrouvé l'appétit et le sourire.

Lucas a 11 ans. C'est un garçon calme, doux et attachant. Son papa s'est suicidé lorsqu'il avait 3 ans. Il ne comprend pas ce geste et ressent toujours de la colère et le sentiment d'avoir été abandonné par son père. Il est suivi par une psychologue.

A l'école il joue beaucoup avec une fille de sa classe qu'il trouve "très belle". Ils sont amoureux , la jeune fille lui promet un amour éternel, un mariage quand ils seront plus grands. Elle l'appelle tous les we plusieurs fois par jour. Elle l'empêche de jouer avec ses autres amis. Il s'effraie. Il ne répond plus systématiquement à ses appels téléphoniques le we, elle s'énerve, lui fait des reproches...et menace de se suicider s'il la quitte!

Il a peur qu'elle ne mette ses menaces à exécution, il culpabilise et n'ose pas lui dire qu'elle lui fait peur, qu'il ne veut plus continuer à la voir en dehors de l'école et qu'il souhaite qu'elle cesse ses appels téléphoniques.

J'ai suivi Lucas pendant 1 an à raison d'une séance par semaine pendant 1 mois puis tous les 15 jours.

Exercices ludiques de relaxation, travail de visualisation pour transformer son comportement face à la jeune fille . Avec ces "outils" les menaces et le chantage de la jeune fille n'ont plus eu de "prise" sur Lucas. Ils se voient toujours au sein de l'école et dans des activités extra scolaires mais elle ne l'ennuie plus. Je le revoie de temps en temps pour continuer son "travail" sur la colère.

Mathilde a 17 ans. Son petit ami vient de la quitter. Elle ne dort plus,ne sort plus et se désintéresse de l'école. Ses résultats baissent. Elle mange très peu persuadée que son petit ami l'a quittée à cause de ses rondeurs. Elle est également persuadée qu'elle "est trop nulle" pour susciter l'amour d'un garçon et que personne ne pourra jamais s'intéresser à elle pour ses qualités. Elle se dit "inintéressante".

Mathilde est une jeune fille douce, intelligente, elle a énormément de charme mais n'en a pas conscience. Elle n'aime pas son corps et manque cruellement de confiance en elle.

Je l'ai suivi pendant 8 mois à raison d'une séance toutes les semaines puis tous les 15 jours. Elle est de nouveau gaie et a confiance en l'avenir. Elle est maintenant persuadée qu'elle trouvera le bonheur. La sophrologie fait partie de sa vie quotidienne. Elle pratique tous les jours de petits exercices de relaxation, de respiration et utilise régulièrement les "outils" acquis . Elle n'imagine plus aujourd'hui vivre sans la sophrologie. C'est pour elle une "façon de vivre".

Marion a 47 ans. Elle a quitté son mari au bout de 23 ans de mariage. Depuis la naissance de leur fille (22 ans) il l'a trompe régulièrement. Des histoires courtes qui s'arrêtent quand Marion en a connaissance. Il lui jure à chaque fois qu'elle est la seule qui compte, que c'est elle la femme de sa vie, que l'on ne peut aimer de cette façon qu'une fois dans sa vie et que tout cela ne se reproduira plus. Il lui fait des cadeaux très souvent et est attentionné quand elle se pose des questions sur leur relation et quand il la voit triste. Dès qu'elle va mieux il recommence et joue une certaine indifférence vis à vis d'elle ...pour la faire replonger dans un état de déprime latent. Il est jaloux, persuadé qu'elle le trompe et n'aime pas qu'elle sorte et voit leurs amis sans lui . Il utilise tous les moyens pour l'assujettir. Extérieurement c'est un homme séducteur, qui sait feindre la compassion et l'empathie. Intérieurement il est froid, sans scrupules et ne connait pas la culpabilité. Ses valeurs, ses sentiments, son comportement changent en fonction des gens et du contexte qui l'entoure. Marion a mis plusieurs années pour s'en rendre compte réellement. Elle a mis 7 ans entre le moment où elle a décidé de quitter son mari et où elle l'a fait. Elle craignait des représailles envers elle et ses enfants. Quelques semaines après l'avoir quitté il lui a dit qu'il la détruirait, elle et ses enfants.

J'ai suivi Marion pendant 18 mois. Elle consultait également une psychologue. L'alliance des 2 professionnels lui ont permis de redevenir la femme gaie et pétillante qu'elle était. De prendre confiance en elle, de ne plus se sentir coupable de l'échec de son couple, de se projeter dans l'avenir sans craintes. De prendre conscience de sa richesse intérieure et de ses capacités physiques et mentales, et d'être en accord avec ses valeurs profondes. D'être Elle, une femme et non plus un objet balloté , baillonné, maltraité.

Marion a refait sa vie . Elle est heureuse et en paix, en accord avec elle même et ce qu'elle méritait de vivre.

Elle continue de venir au cabinet 1 fois par mois.

Lors d'une rupture amoureuse nous sommes envahis d'émotions et de sentiments négatifs. Il ne s'agit pas de les éviter. Il est normal pendant un certain temps de les éprouver et il faut les accepter sans jugement, sans interprétation. Cela permet de faire un "état des lieux" qui va permettre au sophrologue de réaliser un protocole adapté .Il y a déjà un comportement à mettre en place pour éviter:

-le manque: si l'absence de l'autre est trop difficile à supporter il faut faire l'effort de ne pas l'appeler pendant un certain temps, de ne pas lui envoyer de SMS et de ne pas l'avoir comme "ami" sur les réseaux sociaux. Il faut faire disparaître de son quotidien des objets, des photos, des vêtements qui pourraient faire penser à lui/elle trop souvent. C'est un peu comme si on proposait pluseurs fois par jour une cigarette à quelqu'un qui essaye d'arrêter de fumer.

Lorsque l'envie irrésistible vous vient de lui téléphoner ou de lui envoyer un message prenez une feuille et écrivez ce que vous ressentez dans votre corps.

Et si vous n'y arrivez pas consultez une psychologue ou une sophrologue !

Pascale Ricard. Pharmacien et Sophrologue.